1er mai 2023 - Liège

Prise de parole du Camarade Marc Tondeur:

Chers camarades, chères amies, chers amis,

Nous voici de nouveau comme chaque année à célébrer la fête des travailleurs, la fête des luttes contre l’exploitation ; luttes jamais terminées mais qui ont souvent porté leurs fruits. Car oui, la lutte porte des fruits. Et contre les défaitistes, on dira qu’un combat jamais engagé ne saurait produire des fruits. Lénine a répété encore et encore que sans les travailleurs organisés en syndicats, il est impossible d’obtenir le renversement d’une société impitoyable qui les écrase, la société capitaliste. Les grandes avancées sociales ont été obtenues ainsi par les luttes de centaines de milliers de travailleurs organisés au niveau syndical.

D’un autre côté, de nombreux dirigeants d’entreprises multinationales, qui n’ont jamais manqué de rien rétribuent largement leurs actionnaires au lieu d’investir ou d’augmenter les salaires. Les actionnaires ? Ce sont ces gens qui prêtent leur argent à un fonds de pension par exemple, à condition qu’on leur garantisse 6 ou 10 et même 15 % d’intérêt. Des rentiers qui se couchent tous les soirs contents de leur journée passée à se prélasser et qui se réveillent le lendemain plus riche que la veille. N’y a-t-il pas plus bel exemple d’exploitation ? Car d’où vient la richesse ? Du travail fourni par les travailleurs qui sont les vrais producteurs, les vrais créateurs de biens et de services. Il est évident que l’argent de la rente ne tombera jamais dans la poche de ceux qui font vivre l’entreprise. Un patron ne peut se passer des travailleurs : sans ceux-ci, le patron n’a même pas d’existence. La droite, Bouchez, Prévost ressassent que les patrons créent des emplois. Ils ne créent rien du tout ! C’est grâce aux travailleurs, ouvriers et employés, que l’entreprise vit. En revanche, après une bonne formation, les travailleurs peuvent se passer du patron.

Aujourd’hui, le patronat, avec l’aide de l‘Etat et des politiciens de leur bord, tente de criminaliser les syndicats : rappelons-nous le procès et la condamnation des 17 syndicalistes de la FGTB qui avaient interrompu la circulation sur un tronçon d’autoroute ; et aujourd’hui, les travailleurs de Delhaize qu’on menace d’astreintes, auxquels on envoie des huissiers accompagnés de Robocops pour intimidés les piquets et laisser entrer les casseurs de grève. Les patrons font appel à du personnel extérieur, des étudiants, des intérimaires. Mais que veulent les travailleurs de Delhaize ? Ils veulent conserver leurs droits et avantages, ce qu’ils risquent de perdre en cas de franchisation. La multinationale Ahold-Delhaize est-elle en crise ? Pas du tout ! Delhaize Belgique a fait 180 millions de bénéfices l’an dernier. Le PDG, Franz Müller du groupe Ahold Delhaize a empoché 5,7 millions d’€ de rémunération en 2021 et 6,5 millions en 2022. Il y a en Belgique des dizaines de milliers de gens qui ont une rémunération annuelle inférieure à 20 000 €. Donc 300 fois moins ! Et Delhaize, en 2017, est arrivé en 3ème position en ce qui concerne l’optimisation fiscale : au lieu de payer 25 % d’impôts sur le bénéfice, il n’en paie que … 0,1 %. Pour chaque mille euro de bénéfice, Delhaize paie un euro à l’État !! Comment est-ce possible ? Delhaize est caché dans les paradis fiscaux des Caraïbes (les Bermudes), au Delaware (USA) et surtout en Europe, par exemple en Irlande, au Luxembourg, en Suisse, à Jersey, il n’en manque pas.

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Communiqué du Parti Communiste de Belgique

Le Comité Central du PCB a examiné le projet de la plate-forme « Europe pour la paix et la solidarité » en tant que thème de la manifestation organisée le 26 février prochain à Bruxelles.

Tout en réitérant sa ferme condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le Comité Central,

considère qu’une manifestation qui se limite à « dénoncer l'agression russe contre un pays souverain et à exprimer sa solidarité avec toutes celles et tous ceux qui sont victimes de la guerre » est totalement vide de sens sans une ferme condamnation de la coalition impérialiste des Etats-Unis et de l’Union européenne. Cette coalition menace légitimement la sécurité de la Russie depuis plus de vingt ans par l’expansionnisme de son bras armé otanien aux frontières de la Russie en violation des engagements conclus lors de la fin de l’URSS. Actuellement cette extension en Europe est constituée par 15 bases de l'OTAN munies d'abris souterrains qui abritent 200 bombes nucléaires B-61 équipées d'un dispositif de quatre niveaux de puissance explosive compris entre 0,3 et 170 kilotonnes de TNT.

exprime sa pleine solidarité avec les communistes ukrainiens qui, tout en étant victimes de l’invasion russe et du gouvernement fasciste ukrainien, ont une véritable position de classe qui atteste que ce conflit est le prétexte qui permet à l’OTAN et les Etats-Unis d’entamer une guerre contre la Russie. Dans un discours prononcé en octobre 2022 à la XXIIe conférence des Partis communistes et ouvriers, à la Havane (Cuba), le Secrétaire du Parti Communiste Ukrainien Piotr Simonenko a démontré que cette guerre est menée par personne interposée, c’est-à-dire par l’intermédiaire de l’Ukraine qui en est le véritable champ de bataille. Dans cette guerre menée au profit des multinationales de l’énergie et des armements, et au détriment de l’Europe, le sort du peuple ukrainien ne compte pas. L’implication de l’OTAN remet en cause les principes de sa fondation (article 5) qui la définissaient comme une alliance militaire défensive destinée à contrer toute attaque armée contre l'un de ses membres. Or du fait que l’Ukraine n’en est pas membre, l’OTAN  prouve qu’elle est devenue une alliance purement  offensive.

dénonce les livraisons d'armes massives à l'Ukraine effectuées sous la houlette de l’Union Européenne par plusieurs pays, dont la Belgique, lesquels s’ajoutent à l’exigence de l’OTAN de porter les budgets militaires à 2% du PIB. Pour la Belgique les 226 millions d’euros consacrés à la livraison d’armes à l’Ukraine sont une insulte du gouvernement aux travailleurs des services publics en lutte pour l’amélioration de leur statut, tout comme aux demandeurs d’asile (non ukrainiens) qui sont condamnés à vivre dans la rue. Dans ce dossier, la complicité de la direction du Parti Socialiste PS avec l’OTAN insulte la mémoire de Jean Jaurès qui fut assassiné en 1914 pour avoir dénoncé le rôle de l’impérialisme dans la guerre. Il prouve la rupture totale de la clique du boulevard de l’empereur avec toutes les valeurs du mouvement ouvrier organisé.

rappelle qu’à la date du 2 février, l’instrument extrabudgétaire européen, la bien nommée « Facilité européenne pour la paix FEP », a déjà accordé 3,6 milliards d'euros aux forces armées ukrainiennes en violation de ses codes de bonnes conduites qui interdisent l'envoi d'armes à tout pays s'il est « susceptible de provoquer ou de prolonger un conflit armé » (disposition inscrite en 2012 dans la législation de la Belgique et de ses trois régions). Les scandaleuses déclarations du président du Comité militaire de l’OTAN, Robert Bauer, qui appelle à rentrer dans une économie de guerre privilégiant le secteur militaire au détriment des besoins du civil, prouve le caractère belliciste et offensif de l’OTAN et le danger pour la Belgique d’abriter le siège et le centre de commandement de cette organisation.

dénonce l’exacerbation du climat de russophobie et la falsification de l’histoire entretenus par l’union européenne et ses médias dans lesquels les mots « russe, communiste, populiste, fasciste et PTB » sont dangereusement amalgamés. Outre le renforcement de l’extrême droite, cet amalgame contribue à effacer de la mémoire collective le sacrifice des 11 millions de soldats de l’armée rouge parmi lesquels 8,5 millions de frères d’armes russes et ukrainiens qui a permis la victoire finale le 8 mai 1945, et le rôle des communistes dans la résistance au nazisme. Dans ce sens, le CC condamne fermement le scandaleux éditorial de la Libre Belgique publié le 27 janvier qui qualifie le PTB « d’idiot utile du Kremlin » lequel laisse entendre que toute personne qui exprime une critique sur les livraisons d’armes à l’Ukraine ou qui dénonce l’influence de l’OTAN dans ce conflit serait un suppôt du Kremlin, ce qui n’est rien d’autre qu’une atteinte à la libre expression. Le mutisme sur le 80e anniversaire de la bataille de Stalingrad (30 janvier 1943), l’absence d’une délégation russe à la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz le 27 janvier et l’impossibilité de diffuser pour la chaine russe RT (Russia Today) tout comme l’abandon de la commémoration du 8 mai en disent long sur le penchant des médias et des chantres de la démocratie à la sauce européenne.

Le Parti Communiste dénonce l'ambition mortifère des USA d'organiser sa domination mondiale et l'exploitation des peuples et des ressources par des pressions militaires en multipliant les sanctions économiques et les manœuvres de déstabilisation. Les menaces contre la République Populaire de Chine en témoignent.

Si le commerce peut être une forme de relations pacifiques, les Etats-Unis en ont fait un instrument de domination complémentaire de leurs pressions militaires.

En conclusion, le Comité Central du Parti Communiste participera à la manifestation du 26 février avec les groupes anti-OTAN, mais ne signera pas l’appel de « L'Europe pour la paix et la solidarité » qui fait le silence total sur la responsabilité et le  rôle essentiel de l’Otan dans cette guerre.

Il considère que la diplomatie et la désescalade doivent être promues par l'ensemble des pacifistes pour amener les deux parties à un cessez-le-feu immédiat et à une véritable négociation sous l’égide de l’ONU en tenant compte, du respect des arguments de chaque partie et de la nécessité de concessions bilatérales, et en excluant que l’Ukraine soit une tête de pont supplémentaire pour l’OTAN.

Le Comité Central du PCB réaffirme que ce n’est pas en pourvoyant la guerre en armes et en alimentant le complexe militaro-industriel en milliards d’euros que l'on mettra fin au conflit.

Liège, le 11 février 2023

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Taxer les surprofits des fournisseurs d’énergie ? Oui assurément, mais les éliminer surtout !

Début octobre, la ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten, annonce son intention de taxer les surprofits des producteurs d’électricité nucléaire et renouvelable (producteurs ‘inframarginaux’, ceux qui n’utilisent pas du gaz). Cette proposition se voulait ambitieuse : elle allait au-delà de ce qui avait été décidé dans le règlement adopté le 30 septembre par les ministres de l’énergie de l’UE, et pouvait rapporter 4,7 milliards € :

 

-          Taxation à 100% des revenus résultant de la production d’énergie au-delà de 130€/MWh (alors que l’UE propose un plafond de 180€).

 

-          Période d’application : du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2023 (alors que l’UE propose du 1er décembre 2022 au 30 juin 2023)

 

-          Une cotisation de solidarité du secteur pétrolier de 1,5 centime par litre 

Lors du conclave budgétaire du gouvernement, la mesure a été sérieusement diluée : la taxation à partir de 130€ ne commencera qu’en décembre 2022. De janvier à novembre, ce ne sont que les revenus au-delà de 180€ qui seront taxés (pour seulement 172 millions €) ; la taxation des surprofits n’est décidée que jusque fin juin 2023, pourrait être prolongée ensuite, mais le flou est entretenu.  Cette nouvelle mouture ne rapporterait plus que 3,1 milliards dans lesquels la nouvelle taxation des surprofits sur la production d’énergie ne compte finalement que pour 1,01 milliard, soit bien moins que les 4 milliards annoncés.

Et cela alors qu’Engie annonce, fin juillet, le doublement de ses bénéfices à 5 milliards €, rien que pour le premier semestre 2022[1].

 

Rester dans les clous du ‘raisonnable’

 

Il y aura donc taxation des surprofits, mais bien plus modeste. Ainsi qu’une mesure rétroactive au 1er janvier 2022, mais pour un montant très minime. Il fallait sans doute politiquement montrer qu’on faisait quelque chose, mais … sans trop fâcher Engie ni s’écarter des clous européens. Ce qu’on fera après juin 2023 dépendra des discussions en cours pour la prolongation de deux réacteurs nucléaires ; nul doute qu’Engie, en position de force, exigera des concessions supplémentaires de notre gouvernement pour prix de la prolongation des centrales.

 

Être énergétiquement dépendant de la Russie est considéré comme inacceptable, et certains sont prêts à sacrifier notre économie pour s’en dégager dans la précipitation. Mais être encore plus dépendant d’Engie ne pose visiblement pas le même problème à nos élus.

 

Cacophonie et ‘chacun pour soi’ dans l’Union Européenne

 

Tout cela ne concerne que la production d’électricité.  Pour le prix du gaz, l’idée de fixer un plafond européen au prix d’achat reste en suspens.  Parmi les membres de l’UE, l’Allemagne s’y oppose, craignant que les producteurs refusent de vendre en Europe si le prix y est unilatéralement fixé.

La ‘solution’ allemande est tout autre : ce gouvernement a annoncé un plan de plafonnement du prix de l’énergie payé par le consommateur; ce serait donc l’Etat qui paiera la différence entre ce prix plafonné et le prix de marché. Le gouvernement allemand est prêt à emprunter 200 milliards € pour financer ce plan sur 2 ans.

Cette formule ne limite pas les surprofits des entreprises qui vendent l’énergie. Bien au contraire, il les subsidie puisque c’est l’Etat qui les paie. 

C’est la logique du plus offrant : en acceptant de payer le prix fort, l’Allemagne s’assure un approvisionnement, au détriment des pays qui ne pourront pas suivre financièrement.  C’est donc le ‘chacun pour soi’ et ‘le plus riche l’emporte’.

Nul doute que si certains pays taxent alors que d’autres subsidient les surprofits, les producteurs vont jouer la concurrence entre pays et orienter leur production là où ils pourront vendre le plus cher. Au lieu de dompter le ‘marché fou’, c’est le laisser prospérer sur de nouvelles inégalités et ruiner les solidarités en Europe. 

 

Ce 21 octobre, le Conseil européen s’est accordé sur le principe de … travailler ensemble pour baisser le prix du gaz. On parle d’un « corridor de prix » dynamique, sorte de compromis entre un prix fixe et le prix du marché, dont on gommerait les variations les plus fortes. A voir. Rien, en tous cas, de très coercitif pour les fournisseurs.

 

Et les (sur)profits internationaux ?

 

Les prix de gros actuels du gaz et de l'électricité sont si irrationnellement élevés qu'une intervention sur le marché est nécessaire. En Asie, le prix de gros du GNL est de 150 €/MWh et en Amérique de 30 €/MWh. Il n'y a aucune raison pour que les prix du gaz en Europe (300 €/MWh) soient un multiple de ces prix alors qu'ils le transportaient en Europe pour quelques euros par MWh.[2]

 

Les européens sont les dindons de la farce, parce que nos dirigeants le veulent bien.

 

La Commission remercie chaleureusement les Etats-Unis qui nous vendent plus de GNL (gaz naturel liquéfié), pour compenser le gaz russe. Mais pourquoi ce GNL nous est-il vendu sept fois plus cher qu’aux Etats-Unis ? Ne peut-on pas attendre (et exiger si nécessaire) d’un pays ‘allié’, qui désire tant nous aider à sortir de notre dépendance énergétique à la Russie, qu’il nous vende son gaz au prix coûtant, et non au prix spéculatif du marché ?

 

Des revendeurs s’en donnent à cœur joie : ils achètent le gaz là où il est meilleur marché pour nous le revendre ensuite, 2 à 10 fois plus cher. Il ne serait pas très difficile d’enrayer ce trafic, mais nos dirigeants, tout en se désolant pour le citoyen qui souffre, ne le font pas.

 

Des inégalités qui minent un front populaire

 

De nombreux ménages sont protégés, en Belgique, par le tarif social, mais pas tous. En outre la situation est fort inégale : beaucoup ont encore des contrats à tarif fixe, mais ceux qui, à cause des circonstances (un déménagement récent, par exemple) ou parce qu’ils se sont laissés leurrer par la promotion (portée par nos dirigeants pendant 20 ans) des avantages du « libre marché », ont un tarif variable, voient leur facture exploser. Beaucoup ont besoin d’énergie pour leur activité professionnelle et sont pris à la gorge.

 

Les règles d’évolution du prix des contrats variables sont différentes d’un contrat à l’autre.  Certains sont indexés sur l’indice gazier TTF de Rotterdam, d’autres sur le ZTP ou le PEG.  Comment s’en sortir ? Faudrait-il que nous devenions tous experts et que nous passions notre temps à scruter les prix ?  La libéralisation est une aberration : que signifie la liberté de choix quand les consommateurs n’ont ni le temps, ni les ressources, ni l’envie de boursicoter ?  Résultat : nous sommes rackettés par les intermédiaires, plus avertis.

 

Pourquoi nos élus ne commencent-ils pas par forcer la transparence et unifier les tarifs ?

 

On reste dans le palliatif plutôt que le curatif

 

La taxe sur les surprofits ne s’appliquera pas aux fournisseurs qui produisent de l’électricité à partir de gaz ; elle ne concerne pas les énergies fossiles (gaz, mazout, carburants). Elle ne va pas diminuer le prix payé par le consommateur : ce dernier devra toujours payer des prix exorbitants … et l’Etat essaiera d’écrémer les surprofits ensuite, pour les redistribuer sous formes d’aides dans un troisième temps.

 

Cela ne résout rien. Il faudra toujours débourser à l’avance, pour une aide peut-être plus tard. Toutes nos activités étouffent à cause de la crise énergétique.  Et les aides sont mal taillées.  Pour aider les entreprises, l’Etat permet aux employeurs … de mettre leurs travailleurs au chômage économique. Ce qui signifie arrêt de la production, perte de clients et des chômeurs qui auront d’autant plus de difficulté à payer leur énergie que leur revenu sera amputé.  Et quid pour les activités économiques qui n’ont pas de travailleurs, pour les artisans (le boulanger du coin, par exemple) ?

 

L’Etat propose de réduire les accises, de reporter le paiement des cotisations sociales, rouvre le droit-passerelle … Comme pendant la crise du COVID, il met en place une usine à gaz pour des aides mal adaptées aux besoins réels : elles seront sans doute partielles (certains seront oubliés) et mal taillées (insuffisantes pour les uns et effet d’aubaine pour les autres). Alors qu’il suffirait d’imposer un prix normal pour l’énergie.

 

Pourquoi taxer les surprofits plutôt que simplement les empêcher ? Les vraies solutions

 

Le système de marché, qui fixerait les prix de manière optimale (et au plus juste pour le consommateur), ne fonctionne plus (s’il a jamais fonctionné), même les ministres libéraux et le gouvernement le disent. Citons encore une fois le site officiel Belgium.be : « Il y a, en Europe, une déconnexion totale entre les coûts et les prix. Le marché ne fonctionne plus. C’est pourquoi nous devons intervenir. Et c’est pourquoi la Belgique plaide depuis le mois de mars au niveau européen pour un plafonnement des prix du gaz et une refonte des prix de l’électricité.[3] »

 

Les vraies solutions sont claires et bien connues :

1.      Bloquer les prix (non pas en demandant à l’Etat de payer la différence, mais en interdisant de vendre plus cher). S’il est interdit de vendre l’énergie plus chère que 130€, il n’y aura tout simplement pas de surprofit, ni de population ou d’entreprises à aider.

2.      Nationaliser le secteur énergétique. Ce secteur est essentiel au fonctionnement de tous les autres. Nous devons pouvoir le piloter pour la transition climatique (organiser le passage à d’autres sources d’énergie, sans crise brutale). C’est un instrument indispensable pour mener une politique solidaire et démocratiquement choisie ; il doit être dans les mains du public, et non du privé.

 

Dès lors, pourquoi encore attendre ?

 

Don’t pay

 

Pour forcer les décideurs, certains appellent à la grève du paiement des factures, comme le mouvement ‘Don’t Pay’ au Royaume-Uni. C’est tentant, ça pourrait être efficace, mais uniquement s’il s’agit d’un mouvement de masse, largement suivi et organisé.  Inciter sans plus les plus précaires à ne pas payer leurs factures, c’est en faire de la chair à canon.  Isolés, ils seront vite rattrapés et sanctionnés par le système judiciaire et répressif.  Par contre si, par exemple, les organisations syndicales se posent en rempart, proposent de payer les factures sur un compte bloqué aussi longtemps que le gouvernement ne prend pas les mesures qui s’imposent, alors ce mouvement aura toutes les chances de réussir.

 

Actions syndicales

 

Les actions de grève se multiplient chez nous et dans les pays voisins. Une grève générale se prépare en Belgique pour le 9 novembre. Les salaires perdent en valeur avec l’inflation, alors que visiblement certains en profitent. Comme dans toutes les crises, ce sont les travailleurs qui trinquent. Les « profiteurs de guerre » d’antan s’appellent maintenant « les marchés », et il ne serait plus politiquement correct de leur demander des comptes. Bientôt ils nous demanderont de rembourser les dettes qu’ils ont creusées. Mais il faudra bien plus qu’un jour de grève générale pour renverser la vapeur.

 

Mais aussi : agir pour la paix

 

L’augmentation du prix de l’énergie est une tendance structurelle et de long terme. Il n’y aura pas de transition climatique sans sobriété énergétique. Mais il y a aussi une spéculation néfaste qui se nourrit de toutes les crises, y compris du conflit en Ukraine.

Or c’est un choix très discutable de nos élites que, plutôt que de chercher à apaiser le conflit, d’entretenir les tensions, d’alimenter la guerre et de rompre pour, sans doute de très nombreuses années (et bien au-delà du conflit en Ukraine), tout échange économique avec la Russie, pourvoyeuse de ressources naturelles indispensables à l’industrie européenne. C’est une chose de refuser fermement le recours à la force d’un Etat contre un autre ; c’en est une autre de suicider les sociétés européennes.



[1] « Engie double ses bénéfices et offre une ristourne aux clients français : rien n’est prévu pour les Belges », 29/7/2022, l’Avenir, Guillaume Barkhuysen

[2] Site belgium.be (informations et services officiels), 31 août 2022, Un plan fédéral de crise face à la flambée des prix de l’énergie | Belgium.be

[3] ibidem

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SOUTENONS LES CHEMINOTS EN LUTTE.

Le PCB s’associe aux cheminots en lutte pour la pérennité de la SNCB comme de tous les services publics qui constituent le patrimoine social ;

Il dénonce le manque d’investissements au sein de la société ferroviaire SNCB et du gestionnaire de l’infrastructure Infrabel et considère que les investissements engagés par le gouvernement dans les chemins de fer à l’issue du dernier conclave budgétaire sont insuffisants. Ces insuffisances sont attestées par l’augmentation des plaintes d’usagers concernant la diminution du nombre de wagons entrainant la surpopulation et le manque de place dans les trains ;

Il considère que la dégradation des conditions de travail des cheminots est indissociable de la diminution des effectifs de la SNCB et ses filiales qui depuis 2004 à aujourd’hui est passé de 40250 à 29900 agents alors que durant la même période le nombre de passagers passait de 165 à 260 millions. Il voit dans ce manque structurel de personnel la cause de la multiplication des trains annulés.

Il rappelle que la promotion du transport ferroviaire est une condition indispensable pour répondre au confort des usagers et freiner la dangereuse extension du parc automobile qui a été multiplié par 3,5 en moins de 50 ans, laquelle contribue à accélérer réchauffement planétaire, nuisant à l’environnement et à la santé humaine.

Il réaffirme son soutien aux organisations syndicales des cheminots et son opposition à toute remise en cause du droit de grève.

Liège, le 29 novembre 2022.

Le Parti Communiste de Belgique

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Un invité inattendu : Bruno Colmant au Drapeau rouge !!

Le 7 août de cette année dans une carte blanche à la Libre Belgique Bruno Colmant, l’ancien patron de la Bourse de Bruxelles, l’ancien conseiller de Didier Reynders et d’importants acteurs de la finance mondialisé, déclarait que « la remédiation climatique est incompatible avec l’économie de marché capitaliste néolibérale. Deux jours après, le 9 août, lors d’un entretien sur la Première de la RTBF, il récidivait faisant un vibrant appel pour que les pouvoirs publics, l’Etat, les nations, se reprennent et récupèrent leur autonomie. Qu’ils « arrêtent de se soumettre aux marchés financiers » réclamait-il.

Soucieux de savoir comment ces beaux objectifs pourraient être viables tout en restant assujettis au processus de l’intégration européenne qui, depuis l’Acte unique, le Traité de Maastricht et maintenant les projets fédéralistes de Macron, ne font que contribuer à cette soumission, le DR s’est adressé à lui, l’invitant à débattre.

Bruno Colmant a accepté le défi, il nous livre ses idées dans un entretien avec le syndicaliste Martin Willems (CSC) et notre rédacteur en chef, Vladimir Caller, ouvrant ainsi un débat qui, nous l’espérons, ne fait que commencer.

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A toute fin utile, le DR est disponible à :

·        Bruxelles : Librairies Tropismes, Filigranes, Candide, Météore ;

·        Charleroi : Libraire Molière

·        Liège : Cercle Julien Lahaut ; Librairie Entre-temps (Barricade) ;

·        Namur : Papyrus ;

Autrement, vous pouvez le commander via notre site web www.ledrapeaurouge.be, le mail Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou par SMS aux numéros 0495 939175 – 0479 18 81 34 – 0494 185 985

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