Les "complots de mort" autour d'Assange

La CIA, puis le ministère américain de la justice pourraient prendre des mesures visant à tuer le fondateur de Wikileaks, Julian Assange.

Par Kellie Tranter (avocate, chercheuse et défenseure des droits de l'homme), le 18 février 2024, Declassified

 

Des documents obtenus dans le cadre de demandes d'accès à l'information (FOI) ont révélé un aspect inquiétant des efforts officiels australiens concernant le fondateur de Wikileaks, Julian Assange.

En septembre 2021, le DFAT a pris connaissance d'articles de presse détaillant les plans de la CIA pour assassiner Assange à Londres. Le complot révélé aux journalistes de Yahoo News, qui se sont entretenus avec plus de 30 sources des services de renseignement, impliquait que la CIA envisage d'empoisonner Assange à l'ambassade d'Équateur ou de l'abattre s'il tentait de s'enfuir.

Les documents du DFAT obtenus par Declassified Australia ne font état d'aucune démarche en faveur de la vie d'Assange à la suite de ce développement. Cela ne veut toutefois pas dire que des démarches n'ont pas été entreprises ailleurs.

Aujourd'hui, alors qu'Assange fait face à une extradition imminente vers les États-Unis, un autre risque mortel se profile à l'horizon.

Il est tout à fait possible que de nouvelles accusations soient portées contre lui aux Etats-Unis. Rappelons que 17 chefs d'accusation supplémentaires ont été ultérieurement ajoutés par les autorités américaines au chef d'accusation initial pour lequel il a été arrêté à l'ambassade en 2019.

L'année dernière, des rapports ont fait apparaître que les enquêteurs du Federal Bureau of Investigations (FBI) continuaient d'interroger d'autres témoins à la recherche de nouvelles preuves potentielles contre Assange. La probabilité de nouvelles accusations après l'extradition vers les États-Unis doit être considérée comme une réelle possibilité.

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« NOUS SOMMES AVEC VOUS »…???

« Nous sommes avec vous ». C'est dans ces termes que notre brillant Premier Alexandre De Croo s'est adressé à son homologue israélien Natanyahou lors de sa récente visite en Israël.

« Nous sommes avec vous » signifie qu'Alexan­dre et son gouvernement cautionne les violations du droit international perpétrées par Israël depuis sa fondation en 1948 alors que cet Êtat a été mis au monde par le droit international.

C'est en novembre 1947 que la résolution 181 de la jeune Organisation des Nations Unies (ONU) répartissait les 26.600 km² du territoire de la Palestine issu du démembrement de l'empire ottoman. La clé de répartition onusienne cédait 60%, soit 15000 km² à Israël et le solde de 40%, soit 11600 km²à la Palestine incluant une zone entourant la ville de Jérusalem placée sous statut international.

Aujourd’hui, les 11000 km² de la Palestine onusienne de 1947 sont réduits à une portion congrue de 6000 km² qui est grignotée chaque année par l’arrivée de 15000 colons israéliens qui assassinent ou chassent les habitants pales­tiniens de leurs terres et de leurs maisons avec l’appui de la police et de l’armée israélienne. A ce jour, si on tient compte du grignotage incessant de la Cisjordanie et de l’annexion du territoire syrien du Golan condamnée par les résolutions 242 et 497 de l’ONU, Israël contrôle un territoire de 27800 km².

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Journalistes embarqués, caméras embarquées

Depuis un certain nombre d'années, sur le terrain des conflits, des guerres, les armées, notamment celle des Etats-Unis, ont pris l'habitude de proposer des « visites guidées » aux journalistes. Ceux-ci peuvent aller sur le terrain, le survoler à bord d'hélicoptères encadrés par des militaires.

Ainsi les journalistes sont-ils bien mis au courant de ce que veulent bien leur montrer les militaires et les politiques au pouvoir. Les journalistes sont mis au courant de ce qui doit leur être montré et donc de ce qui doit nous être dit.

En 2010, lorsque WikiLeaks publie la vidéo « Collateral Murder », il s'agit là d'images prises par une caméra embarquée qui filme les soldats tirant sur des civils après avoir demandé l'autorisation à leur hiérarchie, qui les filme et les enregistre demandant autorisation (et l'obtenant) de continuer le tir sur des blessés, adressant des commentaires injurieux à leur propos.

Ces images n'étaient pas destinées au public, mais uniquement à l'armée.

Le courage et la conscience de Chelsea Manning (alors analyste de l'armée US) ont permis que nous soyons au courant. Elle a déposé cette vidéo, et bien d'autres rapports par la suite, sur la plateforme WikiLeaks.
Julian Assange avait déclaré que cette vidéo semblait bien montrer des crimes de guerre et que s'il appartenait à la justice de le certifier, WikiLeaks espèrait qu'elle pourrait permettre de mettre fin à la guerre. Faire connaître de tels documents aux citoyens est un devoir pour les journalistes.

Mais voilà, les criminels ne sont toujours pas poursuivis et Julian Assange est privé de liberté depuis ces publications. Actuellement, il est en prison au Royaume-Uni depuis 4 ans et demi dans l'attente d'une décision sur son extradition demandée par les Etats-Unis qui veulent le condamner à 175 années de prison.

L'armée israélienne a hier (8 novembre 2023) invité des journalistes à entrer à Gaza.

Visite guidée à Gaza. En un lieu précis de Gaza, visite commentée par des militaires certifiant qu'ils n'ont vu aucun civil, seulement « des Hamas ».

Tant que le journalisme se laissera embarquer et que les journalistes qui publient des images authentiques, montrant des crimes avérés seront emprisonnés et leur réputation détruite, nous n'auront pas de réelle information et sans information, la manipulation peut s'installer.

Marie France Deprez, 09/11/2023

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