Congo : 59 ans d’indépendance et toujours en lutte contre le colonialisme et l’impérialisme
À l’occasion du 59e anniversaire de la conquête de l’indépendance du Congo, la Jeunesse communiste de Belgique reproduit des documents d’archives de textes parus dans le journal des étudiants communistes de l’ULB, « En avant » entre 1959 et 1960.
« c’est pourquoi nous crions vivement avec tous les délégués :
À BAS LE COLONIALISME ET L’IMPÉRIALISME
À BAS LE RACISME ET LE TRIBALISME
ET
VIVE L’AFRIQUE INDÉPENDANTE
VIVE LA NATION CONGOLAISE
Accra, le 11 décembre 1958 »
Un peu plus d’un an plus tard, intervention d’Antoine Ngavulu du Parti peuple congolais au 13e congrès du PCB, paru dans l’édition spéciale du 1er mai 1960 d’En Avant.
« Chers camarades,
C’est avec joie que je vous apporte le salut fraternel des camarades du Parti du Peuple du Congo.
Comme vous les savez, le Congo va accéder à son indépendance le 30 juin prochain. Pour nous, Parti du Peuple, qui voulons instaurer dans notre pays un régime socialiste, cette indépendance politique n suffit pas. Jamais nous ne l’avions considérée comme une fin. La libération politique, phase pourtant nécessaire et inévitable dans un pays colonisé ne doit rester qu’un moyen qui permettra de nous libérer économiquement. Ce n’est qu’alors que nous pourrons prétendre à une vraie indépendance.
Les impérialistes belges, poussés par une situation de fait se sont vus obligés de nous accorder l’indépendance plus tôt qu’ils ne le pensaient et voulaient. Ce n’est pas par « esprit humanitaire » comme le prétendent sottement les réactionnaires que la Belgique a accordé pacifiquement l’indépendance au Congo. Les capitalistes étaient à ce moment-là convaincus qu’ils pourraient maintenir leur monopole sur l’économie du Congo indépendant.
Comme toujours les capitalistes belges continuent à faire preuve de leur savoir dans l’art de reprendre de la main droite ce qu’ils ont donné de la main gauche.
Une « table ronde » économique est convoquée pour le 25 avril. La masse congolaise est hostile à cette conférence. Pas d’engagement, ordonne-t-elle. Nous venons à cette conférence non dans le but de négocier mais bien pour assister et participer, s’il le faut, à l’inventaire de nos biens car nous voulons éviter qu’au 30 juin une caisse dégarnie par l’oppresseur nous soit remise.
Tenant compte de la volonté de notre peuple, nous ne prendrons aucun engagement : nous verrons tourner dans le vide qu’ils sont décidés à créer. Le Congo dirigé pendant plus de 80 ans par des individus qui ne voient que les profits pourra se trouver, au lendemain de l’indépendance, devant une situation de fait si, dans les jours qui viennent les leaders congolais se laissent prendre dans la tenaille « argentée ». Des propositions ahurissantes, faisant ressortir l’esprit sauvage des monopolistes, sont faites pour l’économie du futur Congo indépendant. Nous rejetterons catégoriquement des propositions tendant à faire perpétuer dans notre pays le régime d’exploitation de l’homme par l’homme.
Nous lutterons avec tous nos forces contre les monopolistes de toute espèce. […] »
Aujourd’hui encore le Congo est pillé par les monopoles et multinationales belges, américaines, chinoises... Les gouvernements belges n’ont pas abandonné leur ingérence politique et économique ni leurs attitudes coloniales de donneurs de leçon. L’impérialisme entretient l'oligarchie au pouvoir, les rébellions et les tensions dans le pays tandis qu'en Belgique sont encore vantés les bienfaits de la colonisation qui entretient le racisme.
Solidarité avec nos frères congolais !
Pour une histoire décoloniale!
À bas l’impérialisme, à bas le colonialisme, vive le Congo libre !