Édito et sommaire du n°74 (mai-juin 2019) : Premier Mai, jour de fête et de résistance

Le premier mai est bien l'emblème historique des luttes populaires. C'est à la suite de ce jour de 1886 où des hommes et des femmes ont mis toute leur force dans la bataille pour réclamer la journée de 8 heures, certains l'ayant payé de leur vie, que cette date a été reprise par les travailleurs du monde entier pour symboliser leurs batailles.

Ce mois de mai sera en Belgique et en Europe, le mois d'élections, l'opportunité de rejeter le gouvernement le plus à droite de l'après-guerre, de refuser les politiques d'austérité dictées par l'UE, diminuant les salaires (saut d'index...), dégradant les conditions de travail et les moyens d'entraide que les luttes de nos parents avaient réussi à obtenir, la sécurité sociale notamment. Cependant, le plus important aujourd'hui est que les travailleurs et les exclus de l'emploi constituent un socle solide sur lequel faire reposer les luttes.

Nous vivons depuis des mois, des manifestations nombreuses contre le dérèglement climatique, le racisme, pour l'égalité hommes/femmes, celles des gilets jaunes qui se dressent contre la précarité qui augmente sans cesse, celles des syndicats pour la préservation de la pension, des conditions de travail, des services publics etc. Si la question est de comment faire converger ces luttes pour qu'elles conduisent à un changement radical de politique, la réponse ne viendra pas d'une simple addition, mais de l'analyse des causes des problèmes. Les contradictions du monde d'aujourd'hui sont nombreuses, pas toujours faciles à comprendre, pourtant seul leur analyse nous permettra de trouver la cause fondamentale de tous ces problèmes dans la nature même du système capitaliste.

C'est cette compréhension qui nous amène aussi à voir que les luttes internationales nous concernent, car le capitalisme est indissociablement lié aux guerres et à l’impérialisme . C'est pour la préservation de l'emprise des multinationales étatsuniennes et européennes sur les matières premières que les USA et l'Europe veulent garder le contrôle en Afrique, en Amérique latine, au Proche-Orient et veulent que toute résistance sur ces continents soit combattue ou dévoyée. C'est le risque en Algérie où derrière l'insurrection populaire guette, comme toujours, la menace de la récupération et de l’instrumentalisation des mots d’ordre de liberté et démocratie. Dans ce contexte, le Venezuela, pays certes riche de son pétrole, mais aussi et surtout, de sa révolution bolivarienne portée par un peuple courageux préparé à la lutte, nous donne une leçon de résistance. Un exemple dangereux aux yeux des puissances impérialistes.


Au sommaire du DR n°74 :

L'invité du DR
Felipe Van Keirsbilck : « Le grand capital est opposé à une transition écologique radicale »

Julien Assange : victime de la trahison et de l'indécence
Vladimir Caller

Les luttes sociales et environnementales, des combats indissociables
Guy Stroobant

Syndicats : l'indispensable aggiornamento
Bernard Lefevre

Le syndicalisme face à ses défis
Martin Willems

Vie du Parti : Les communistes dans les prochaines élections

Brexit : l'Albion toujours perfide…
Vladimir Caller

Rwanda 94 : L’émotion qui cache la forêt des intérêts occidentaux
Roland Marounek

Le rôle des médias dans la crise vénézuélienne
Marie Frande Deprez

Syrie: la Belgique doit assumer sa responsabilité dans le crime
Roland Marounek

RDC: Invraisemblables verdicts des urnes et attentes de la population
Michel Kifinda Ngoy

Lectures : « À la ligne, feuilles d’usine » 
Marc Pierret

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