Discours prononcé lors de la commémoration du 65e anniversaire de l'assassinat de Julien Lahaut

 

Chers camarades, chers amis, à tous ceux présents ici à la mémoire de Julien Lahaut, je voulais d’abord dire merci. Aujourd’hui il ne s’agit pas d’une commémoration comme les autres, de la ballade annuelle des communistes. Aujourd’hui, il y a 65 ans que Julien Lahaut a été lâchement assassiné et cette année, nous avons les résultats de l’enquête sur son assassinat.

 

On connaissait déjà les assassins, on connait maintenant les commanditaires et les mobiles. François Goossens, Eugène Devillé et son frère Alex qui ont constitué le commando de tueurs ici à Seraing ont agi sous les ordres du réseau anticommuniste d’André Moyen financé notamment par la Société Générale de Belgique, l'Union Minière et Brufina Cofinindus.

 

Ces commanditaires sont toujours là, camarades. Ils n'ont changé que dans leur échelle. Ils ont grandi. Ils se sont mondialisés. La Société Générale est devenue une multinationale, le groupe Suez, l’Union minière est aujourd’hui Umicor et Brufina Cofinindus est devenue une partie du groupe ING en passant par le groupe Bruxelles Lambert d’Albert Frère. Le capitalisme s'est donc mondialisé et son but est resté le même : l'exploitation des travailleurs et la répression de toutes leurs luttes.

 

Il y avait aussi les réseaux de renseignement militaires impliqués. Ceux-ci aussi n’ont pas changé, si ce n’est en grandeur. Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’une pièce du système des grandes oreilles de la NSA, comme notre armée est au service de l’impérialisme américain et de l’OTAN, en achetant de nouveaux avions alors que cette armée se prétend au service de la nation. Le temps des écoutes téléphoniques, dont a été victime notre camarade Raoul il y a une dizaine d’années, est dépassé. Aujourd’hui, tout est surveillé, toute notre vie, notre situation financière, notre état de santé, nos crédits, tout simplement notre vie privée. C’est un espionnage à une échelle industrielle au service des puissances d’argent.

 

Il restait un élément qui a joué un grande rôle dans l’assassinat de Julien : les réseaux fascistes, la bête immonde, comme disait Brecht et ceux-ci sont aussi plus vigoureux que jamais. Ils tirent profit de la misère, du chômage, de l’exclusion, et de la peur de l’autre. Ils tissent leur trame dans toute l’Europe, de l’Ukraine, en passant par la Lituanie, la Pologne et même près d’ici : en France, ils sont aux portes du gouvernement et en ici-même en Belgique, sous des dehors nationalistes, l’extrême-droite de la NV-A est au gouvernement. Comme du temps de Julien, ils sont prêts à la répression si les travailleurs relèvent la tête.

 

Vous le voyez camarades, les assassins de Julien n’ont pas disparu mais ils ont gagné en efficacité et le danger est plus grand que jamais. Celui qu’ils ont tué n’était pas seulement le président du Parti Communiste de Belgique mais c’était aussi l’animateur de la grande grève d’Ougrée-Marihaye, l’homme de la grève des 100000 pendant la guerre, simplement un homme capable de mobiliser les foules contre les réactionnaires. C’était, à travers lui, le mouvement ouvrier qu’on assassinait, celui de tous les travailleurs qui s’étaient levés contre le fasciste Léopold III et qui voulaient créer une Belgique plus juste.

 

Ils voulaient en tuant Julien nous donner une leçon. Nous l’avons retenue, nous sommes toujours là et face à la mondialisation de l’exploitation et de la répression, nous devons répondre par une mondialisation de la résistance sociale sans faille… en Belgique et… aussi avec nos camarades de Grèce, d’Espagne, du Portugal… ou encore du Venezuela, de Cuba qui se battent contre les mêmes ennemis. Ceux-ci ont oublié que dans le Chant des Partisans, il est dit, « ami si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place »

 

Le Grand Capital a tué Julien Lahaut mais tous les militants du Parti Communiste et du PTB et tous ceux qui sont présents ici aujourd’hui ont pris son relais et s’inspire de son exemple. Et comme on disait au chili, « el pueblo unido jamás será vencido »

 

En ce 65e anniversaire, tous ensemble avec tous les travailleurs du monde, nous continuerons le combat, nous continuerons à porter haut le soleil de la solidarité que Julien Lahaut avait dans sa poche. Ils croyaient nous avoir tués, nous sommes toujours là.

 

Vive la solidarité de tous les travailleurs du monde entier, vive le communisme, et même si Julien ne l’a pas dit en premier ou que ce n’est pas la raison de son assassinat, nous gardons nos convictions et nous sommes fiers de réaffirmer haut et fort : Vive la République !

Discours prononcé par Julien Hannotte, responsable Jeunes Communistes

 

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