GUERRE EN UKRAINE, UNE GUERRE CONTRE LES TRAVAILLEURS
Outre le fait que l’Ukraine est le théâtre d’une guerre entre l’impérialisme et la Russie, le gouvernement Zelensky au service de l’oligarchie ukrainienne profite du conflit pour attaquer les travailleurs ukrainiens qui sont dans l’incapacité de se mobiliser. Aveuglés par le nationalisme du régime de Kiev, ils ne comprennent pas que l’Ukraine est devenue une victime de la bataille pour le repartage du monde. Bien sur, rien de tout ceci dans les médias. Nos camarades de la CGT, dont une délégation vient d’effectuer une mission de solidarité humanitaire en Ukraine, nous rapporte les faits suivants :
Dès la fin de l’année 2019, une première tentative de réforme ultralibérale qui remet en cause le code du Travail a été lancée. Cette réforme devait permettre au gouvernement ukrainien de dénoncer 37 conventions de l’Organisation Internationale du travail OIT sur les 71 que le pays avait ratifiées. Grâce à la mobilisation de 5 millions de travailleuses et travailleurs ukrainiens affiliés de leurs syndicats FPU (Fédération des syndicats de l’Ukraine) et KVPU (Confédération des syndicats libres de l’Ukraine), cette mobilisation renforcée par la solidarité du mouvement syndical international et européen a permis de stopper cette offensive dès l’hiver 2020.
Aujourd’hui, alors que la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine apporte chaque jour son lot de tués, de blessés et de destructions, le parlement ukrainien au service de l’oligarchie reprend son offensive contre les travailleurs. Alors que ce 24 août 2022 le régime ukrainien a célébré la mise en place d’une Ukraine post-soviétique en 1991, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ratifié le 23 août la loi 5371 qui prive 70% des travailleuses et des travailleurs ukrainiens des Petites et Moyennes Entreprises de la protection du code du Travail. Ceci aura a forcément un impact sur les 30% des travailleurs non concernés qui seront soumis à un véritable chantage car toute opposition entrainera le licenciement de ceux qui iront rejoindre les 70% confrontés à la précarité absolue de la grande majorité des travailleurs. Il s’agit ni plus ni moins d’un retour au 19e siècle qui est en phase avec la modification de la nature du régime ukrainien depuis le début de la guerre. Désormais le rapport de force est unilatéralement en faveur des employeurs dont les travailleurs ne peuvent pas se défendre car ils sont à la merci de contrats taillés sur mesure par le patronat. Il faut ajouter que depuis le mois de mars, une autre loi, censée réguler les relations de travail durant la période de guerre, interdit toute action collective dans la rue ou sur les lieux de travail ce qui équivaut à interdire les organisations syndicales et à supprimer le droit d’association.
Face à tout ceci, on ne peut qu’espérer que cette situation va réimpulser la lutte des classes. Mais le processus va être terriblement tortueux, car les masses ukrainiennes vont devoir faire face à la fois à l’envahisseur russe, à la tutelle coloniale de la superpuissance américaine, et à l’oligarchie ukrainienne et son gouvernement gangréné par le fascisme.
Nous apportons notre soutien plein et entier à la FPU et la KVPU et nous exigeons que la justice sociale et le respect des travailleurs soient un préalable à tous projets de reconstruction et de négociation de paix.