LE PCB SALUE L'OUVERTURE DU PROCÈS DU PRÉSIDENT DU KOSOVO

Le Parti communiste de Belgique se réjouit de l'ouverture, ce 9 novembre 2020, du procès de Hashim Thaçi, président du Kosovo, et de plusieurs dirigeants du groupe terroriste de l'Armée de libération du Kosovo (ALK).

Ce procès, qui s'ouvre devant le tribunal dit des « Chambres spécialisées du Kosovo » basé à La Haye, devra juger ces individus pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis en 1998 et 1999 contre des civils du Kosovo de toutes origines, non seulement des Serbes et des Roms en raison de leur origine ethnique, mais aussi des Kosovars albanais opposés à la ligne belliciste de l'ALK ou à qui il était simplement reproché d'avoir des contacts avec des habitants serbes.

Le PCB regrette néanmoins que ce procès ne s'ouvre que plus de deux décennies après que les crimes aient été commis. Cet énorme retard s'explique notamment par le sabotage des enquêtes visant l'ALK par la mission de l'ONU installée après la guerre en 1999 et dirigée au départ par Bernard Kouchner, ainsi que par la destruction de preuves, notamment dans l'affaire des trafics d'organes, par le Tribunal pénal international sur l'ex-Yougoslavie.

Cependant, les remords exprimés dans son livre par l'ancienne procureure de ce tribunal, Carla Del Ponte, et le remarquable rapport du Conseil de l'Europe rédigé par le sénateur suisse, Dick Marty, ont forcé l'Union européenne à créer ces « chambres spécialisées » sur les crimes de l'ALK.

Nous espérons maintenant que des preuves suffisantes pourront être réunies pour condamner Thaçi et ses sbires, afin que, pour une fois, la justice internationale ne s'avère pas être une « justice de vainqueurs ». Nous rappelons que plus de 80 % des condamnés par le précédent tribunal sur l'ex-Yougoslavie ont été des Serbes, la plupart des autres étant des Bosniaques et des Croates ayant commis des crimes lors de combats les ayant opposés entre eux. Quant aux quelques Albanais du Kosovo ayant été inculpés, ils ont été pour la plupart acquittés « faute de preuves », car ils avaient eu le soin de forcer les témoins à revenir sur leurs déclarations, ou bien simplement de les assassiner.

Enfin, le PCB rappelle que les crimes de l'ALK ont été grandement facilités par les bombardements de l'OTAN de 1999, qui a elle-même tué quelque 2 000 civils lors de ces frappes. Et que ce sont les États-Unis qui ont adoubé Thaçi « chef des Albanais du Kosovo », alors que l'ALK figurait quelques mois plus tôt sur leur liste des « organisations terroristes », et mis sur la touche le plus modéré Ibrahim Rugova, dont les partisans ont été exterminés par l'ALK. Sans même évoquer le chaos qui règne encore aujourdhui dans ce territoire autoproclamé indépendant sous la protection de troupes de l'OTAN, le PCB considère que justice ne sera entièrement rendue aux victimes de la destruction de la Yougoslavie que lorsque les responsables occidentaux de l'époque – Clinton, Albright, Blair, Fischer... – répondront également de leurs crimes devant une juridiction internationale. Une justice équitable est un préalable à une réconciliation des peuples des Balkans.

Pour le CC du PCB,

Marc Denonville, Secrétaire politque

Georges Berghezan, Porte-parole international

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