Sarkozy partisan de l’inhumain d’abord !
Parmi les innombrables promesses indécentes de Nicolas Sarkozy,car relevant de politiques aux antipodes de ses choix stratégiques,certaines finissent de déconsidérer le personnage par leur seule évocation à l'heure du bilan.Il en va ainsi de son engagement, fin 2006, à faire en sorte, s'il était élu Président de la République, "que,d'ici deux ans,plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid. Parce que le droit à l'hébergement,je vais vous le dire,c'est une obligation humaine."(Discours, entre autres, de Charleville-Mézières,18/12/2006).Le plus choquant dans l'affaire est que ce soit précisément une "obligation humaine" élémentaire qu'un politicien sans scrupule ait ainsi choisi d'instrumentaliser pour parvenir à ses fins.
Tout aussi cyniques furent ses paroles péremptoires sur sa prétendue détermination à éradiquer le chômage de masse et l'insécurité sociale:"Un chômage inférieur à 5% et un emploi stable à temps complet pour tous,c'est de cette manière que nous pourrons vraiment réduire la pauvreté,l'exclusion et la précarité."( Projet du candidat:"Ensemble tout devient possible").Invité en Janvier 2007 sur le plateau d' "A vous de juger", le candidat UMP avait poussé le culot plus loin encore pour dissiper les doutes des citoyens sur sa sincérité: "Si on s'engage sur 5% de chômage et qu'à l'arrivée il y en a 10 (...),c'est un échec(...) Et c'est aux Français d'en tirer les conséquences. "Tout démagogue table sur la "mémoire courte" de ceux qui l'écoutent. Cette leçon vaut bien un bulletin Front de Gauche sans doute...
Mais c'est sur un troisième mirage,lancé,toute honte bue,au plus fort de la crise systémique à partir de 2008 par celui qui présidait alors non seulement la France, mais,un temps, l'Union européenne puis le G 20,que je veux m'arrêter: à savoir ses incantations répétées sur le thème jugé porteur,de la "moralisation du capitalisme". Prenant la parole devant la Conférence Internationale du Travail (OIT 15/6/2009), il soulignait en ces termes ce qu'il présenta comme sa "conviction": "Il est chimérique et irresponsable de croire que ce système de spéculation, de rente et de dumping(...) va pouvoir continuer indéfiniment; que les marchés financiers continueront à imposer à toute l'économie leur obsession de la rentabilité à court terme (...); que les peuples subiront sans rien dire les conséquences douloureuses de la crise; qu'ils ne réclameront pas plus de justice!(...) Je le dis avec gravité, en pesant mes mots: ou nous aurons la raison, ou nous aurons la révolte. "Or,le moins que l'on puisse dire, c'est que sous sa présidence, nous n'avons pas eu la raison! Ni en France ni dans aucun espace où il a exercé son influence.
Ainsi, un an après ces accents généreux, le même homme lançait aux côtés de la Chancelière allemande,sous couvert de "sauvegarde de la stabilité de la zone euro", la plus vaste et la plus cruelle entreprise de régression sociale,de soumission aux marchés financiers et de démontage d'acquis démocratiques de toute l'histoire de la construction européenne, à l'encontre du peuple grec, puis des peuples irlandais et portugais,avant de tenter d'imposer une logique similaire à l'ensemble des pays membres de l'UE. A cet égard, la descente aux enfers dans laquelle sont entraîinés des millions de Grecs prend de jour en jour des proportions si dramatiques qu'elle appelle à elle seule ce vent de révolte naguère évoqué dans l'indigne discours-bluff de Sarkozy à l'OIT. Le vote Front de Gauche et l'action pour une victoire solide et durable de la gauche en France constitueront un authentique acte de révolte en même temps que de solidarité avec les victimes du sarkozisme au-delà de nos frontières.
Francis WURTZ (ancien député européen du PCF)