Confinement, le gouvernement remet ça.
Le Bureau Politique (BP) du Parti Communiste de Belgique a pris acte des dernières mesures du gouvernement pour combattre la pandémie dont l’instauration d’un nouveau confinement associé à un couvre feu qui nous ramène aux heures les plus sombres de notre histoire. Le recours à des mesures administratives et répressives qui sont prises au nom de pouvoirs spéciaux ignorant le débat parlementaire, constitue un dangereux précédent pour la remise en cause des droits fondamentaux. Certaines, n'étant pas nécessairement utiles pour combattre la pandémie, attaquent des droits sociaux, dépassement du nombre d'heures supplémentaires, extension des CDD et du travail étudiant etc. Le BP du PCB se joint à tous ceux qui sont préoccupés par l’avenir de nos libertés. Une fois de plus la grande distribution comme Colruyt ou Amazon qui se sont enrichis pendant la crise continueront à ouvrir leurs rayons, même pour le non-essentiel, au détriment des petits commerces qui devront restés portes closes tout comme les artisans forains dont l’interdiction des activités privilégie les parcs d’attraction.
Le BP dénonce le discours culpabilisant de nos gouvernants qui font appel à la responsabilité individuelle de la population pour masquer leurs préoccupations politiciennes plutôt axées sur la répartition des postes ministériels dans le nouveau gouvernement fédéral.
Le BP dénonce la soumission du gouvernement aux exigences patronales exprimées par la FEB qui tout en revendiquant un nouveau plan Marshall affirment que les entreprises ne sont pas des lieux de contamination. Ces affirmations sont infirmées par le non-respect des règles sanitaires fréquemment constatées par les organisations de contrôle. Elles ont été confirmées à la mi-septembre par la contamination de plusieurs travailleurs de l’entreprise IMBEV à Jupille. D’autre part la dangereuse promiscuité dans les transports en commun est un important facteur de risque pour les travailleurs qui les utilisent.
Le BP conteste le caractère généralisé et obligatoire du télétravail présenté par le gouvernement comme une solution d’urgence. Il soutient sans réserve l’avis de la Fédération Syndicale Mondiale FSM qui dénonce les menaces du télétravail contre les droits des travailleurs, dont l’augmentation de la charge de travail, l’imposition d’une disponibilité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, la non fourniture de la connexion Internet et des logiciels nécessaires et la révision permanente des contrats de travail. D’autre part, le télé-travail contribue à l’isolement des travailleurs qui nuit à leur capacité de se mobiliser et de se solidariser en affaiblissant les organisations syndicales.
Le BP conclut que le chaos généré par la pandémie n’est pas étranger au « fédéralisme à la belge » avec ses six gouvernements et ses neuf ministres de la santé. Le croisement des compétences régionales et fédérales des maisons de repos et hôpitaux en fait foi. Le PCB rappelle les résolutions de son 37e congrès qui appelle à refédéraliser et à refinancer la sécurité sociale et les services publics dans un cadre strictement national, et à prendre en compte les revendications légitimes du personnel soignant exprimées notamment lors de la manifestation du 13 septembre 2020.