1950-2020 – 70me COMMÉMORATION DE L'ASSASSINAT DE JULIEN LAHAUT

   Julien Lahaut (1884-1950)

 

Comme au mois d’août de chaque année, nous entendons commémorer l’assassinat de Julien Lahaut en tant qu’illustre Sérésien et éminente personnalité du mouvement ouvrier.

Comme tous les dix ans, cette année nous désirons apporter un cachet plus particulier à l’occasion du 70me anniversaire de cet événement qui a reçu l’appui de Mr Francis Bekaert, Bourgmestre de Seraing, et le soutien de nos camarades du Parti du travail de Belgique PTB.

La commémoration aura lieu le mardi 18 août à 16.00 heures au cimetière des biens communaux où auront lieu les traditionnelles prises de parole.

Dans les circonstances difficiles que connait notre parti, votre présence massive à cette manifestation est indispensable pour rendre hommage à Julien Lahaut et à son souci de l’unité des travailleurs qui a toujours guidé son action.

Né à Seraing le 6 septembre 1884, l'ouvrier socialiste Julien Lahaut s'engage comme volontaire durant la Première Guerre mondiale et combat avec un corps belge sur le front russe où il prend conscience des idées révolutionnaires. En 1923, il adhère au Parti Communiste de Belgique et prend la tête des grandes luttes de la classe ouvrière qui l’élit député en 1932. Dès le début de l'occupation allemande, il entre en résistance et mène en 1941 la grande grève des 100 000. pour laquelle il est arrêté et déporté aux camps de concentration de Neuengamme et Mauthausen.

En 1945, son prestige considérable lui vaut d’accéder à la présidence du Parti Communiste et d’être réélu député et vice-président de la chambre en 1946. C’est dans ce contexte qu’il prend la tête du mouvement radicalement hostile au retour du roi Léopold III qui l’amène à crier « Vive la République » avec le groupe parlementaire communiste lors de la prestation de serment du roi Baudouin au Parlement en 1950.

Quelques jours après, le 18 août 1950, il est abattu devant son domicile. Il faudra 60 ans pour apprendre (après leur décès) les noms des quatre membres du commando coupables de l’attentat orchestré par le réseau anti-communiste d’André Moyen (1914-2008), numéro 2 du service de contre-espionnage belge avec le soutien des grandes entreprises, des milieux de la haute finance de la réaction cléricale et de la CIA.

Au-delà de l’affaire royale, cet assassinat s'inscrit dans la série d'attentats commis à cette époque de la guerre froide dans toute l'Europe contre les dirigeants communistes, comme par exemple la tentative de meurtre sur Togliatti en 1948, secrétaire général du PC italien, ou celle dirigée contre le dirigeant du PCF Jacques Duclos en 1950.

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