Vaincre la misère plutôt que la criminaliser

 

Le PC a pris acte de l'ordonnance du bourgmestre MR d'Etterbeek Vincent De Wolf, de confier à la police l'arrestation administrative des sans-abri qui refuseraient d'intégrer les hébergements d'hiver.

 

Le PC estime que l'attitude de V. De Wolf, suivi par le bourgmestre de Bruxelles-Ville, constitue un scoop médiatique à relent électoraliste qui n'a rien à voir avec une quelconque obligation de « garantir la sécurité et d'offrir de l'aide aux personnes dans le besoin ».

 

Le PC considère que cette prise de décision est une nouvelle étape dans la criminalisation de la pauvreté destinée à mieux la dissimuler. Comme la chasse aux chômeurs, la traque des sans-papiers, la criminalisation des luttes sociales ou l'interdiction de la mendicité, cette mesure s'inscrit dans une volonté de régler les problèmes sociaux par des mesures administratives inadéquates. D'autre part  ce décret nous ramène à une époque où jusqu'en 1992 la situation des SDF était assimilée au délit de vagabondage lequel conduisait au placement de leurs auteurs dans des « colonies agricoles de l'État » pour une durée de trois mois à deux ans.

 

Le PC estime que le bourgmestre de Charleroi, Paul Magnette, joue aussi avec le scoop médiatique en signant une ordonnance diffusée sur Facebook sous forme de panneau publicitaire. Alors que durant l’année il fait procéder à la chasse aux SDF ou leur impose une mendicité tournante dans les communes de Charleroi.

 

Le PC rappelle que les personnes qui refusent l'hébergement proposé ont des raisons respectables motivées par des convictions personnelles, la difficulté de se séparer de leur animal familier, leur seul ami, mais également par le refus de passer la nuit dans des lieux qui ne leur assurent pas les conditions élémentaires en matière d'hygiène (la gale par exemple) de sécurité (violence et drogues) et de respect de leur intimité.

 

En cette année 2018 le PC rappelle que la problématique des SDF n'est pas limitée à l'hiver et est liée à l'extension de la pauvreté par le nombre croissant de licenciements, d’exclusions du chômage et finalement d’exclusions du CPAS. Cette question doit être résolue par la satisfaction des droits sociaux fondamentaux tels qu'énoncés par la déclaration universelle de 1948 dont le monde va célébrer le septantième anniversaire et dont les dispositions, notamment en matière de logement, sont inclues dans l'article 23 3° de la Constitution belge garantissant à tous « le droit à un logement décent ».

 

 

En octobre de cette année d’élections communales, il est temps de donner un avertissement électoral sévère en votant massivement à gauche pour que les pouvoirs publics prennent des mesures pour lutter effectivement contre la pauvreté, ce qui passe par une politique de logements sociaux intensive. Pour faire cesser ce scandale de la construction de « logements sociaux » avec des loyers à 700 ou 800€ par mois ou par la revente des nouveaux logements à une classe moyenne dans le cadre de leur politique de « gentrification » des villes ce qui revient à chasser les pauvres (= revenus inférieurs à 1.000€/mois) des centres-villes.

 

 

 

Le Bureau politique du Parti Communiste

 

Bruxelles, le 3 mars 2018

 

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