Rigueur budgétaire et amnistie ou amnésie fiscale
Après une mise au frigo temporaire de la tarte à la crème communautaire, ces dernières semaines nous avons assisté au spectacle affligeant donné par des partis de droite qui ont tenté de tromper le monde du travail en affichant de fausses divergences sur les mesures destinées à résoudre la question budgétaire. Ainsi, alors qu'il organise la liquidation du droit du travail chèrement conquis par le mouvement ouvrier, le ministre du travail CD&V a essayé de redorer son blason en prônant une taxe sur les plus-values, réforme pseudo anticapitaliste.
Le Parti Communiste est convaincu que les travailleurs ne seront pas dupes, en effet, derrière ses masques et ses fards budgétaires et communautaires, le gouvernement s’accorde sur toutes les mesures qui renforcent le capital au détriment des intérêts légitimes du monde du travail. Obéissant à ces mesures dictées par le patronat et l’Union européenne, le gouvernement peut compter sur des médias qui l’encensent en nous servant le scoop d’une résolution magique, quasi divine, du déficit.
Ne nous y trompons pas : chaque année, il y a un trou budgétaire (cette année 3,15 milliards d’euros) que les précédents gouvernements ont creusé, chaque fois plus profond. Ce déficit ne résulte pas d'une quelconque incompétence mais de contradictions inhérentes au système capitaliste dont entre autres :
La délocalisation industrielle et ses conséquences sur les rentrées fiscales et sociales ;
La soumission au traité budgétaire qui prive le parlement de son rôle de contrôle ;
La soumission à l'OTAN qui exige le doublement du budget militaire et nous oriente vers l'achat de 35 bombardiers Locked F35 pour un montant de 6 milliards dont les frais de maintenance coûteraient plus de 283 millions d’euros par an ;
Les cadeaux fiscaux, accordés sans conditions à des entreprises qui continuent à faire ce qu'elles veulent ;
La fraude fiscale, alors que l'inspection spéciale des impôts (I.S.I) vient récemment de révéler que depuis 12 ans plus de 65500 dossiers de régularisation n'ont donné lieu à aucun redressement donnant lieu au blanchiment d'un capital de 36 milliards d'euros ;
C'est pourquoi le parti communiste exige :
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la création d’un impôt sur la fortune
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le maintien et le respect de l’impôt sur les sociétés (ISOC) à 33,99%
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le rétablissement de plus de tranches progressives de l’IPP
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la suppression des intérêts notionnels sans condition
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Le rejet de la tutelle européenne et de ses traités budgétaires d’austérité (TSCG) et la fin de la libre circulation des capitaux
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La sortie de l'OTAN
Bruxelles, le 31 octobre 2016