Hommage à Roger Dorsimond

 

Nous savons que mourir est le destin de tous. Mais il est des morts inattendues. Des morts dont la brusquerie, l’aspect sournois et imprévu, nous choque.

 

Respect et admiration pour Roger. Comme j’en suis sûr, toutes celles et ceux qui ont eu la chance de le connaître, de le côtoyer dans ses multiples engagements, ce sont ces sentiments que j’éprouve, mêlés à une grande tristesse.

 

Respect pour la qualité – j’ai envie de dire la pureté – de ses convictions et ce dans toutes les circonstances où il avait à agir !

 

Cher Roger, nous sommes aujourd’hui réunis pour te rendre un ultime hommage.

 

Tes proches, celles et ceux que tu aimais et qui t’aimaient, ta famille, tes camarades, tes ami(e)s. Je voudrais joindre celui des communistes, du comité central et de la fédération liégeoise du PC.

 

Je voudrais le faire simplement et succinctement, car l’homme que tu étais, spécialiste du travail bien fait, le camarade qui intervenait avec une obstination polie et incisive était hostile aux grands discours. À ceux-ci, tu préférais l’action.

 

Roger s’est impliqué dans tous les combats de son temps sans la moindre hésitation, avec un courage remarquable et une simplicité impressionnante.

 

Bref, tu étais de tous les combats pour l’émancipation de la classe ouvrière.

 

 

Tu étais aussi très concerné par les problèmes de la paix (Vietnam, Palestine et j’en passe….)

 

La liste de tes activités est tellement longue, que je risque d’en oublier

 

-1954 : Membre de la jeunesse populaire et de la jeunesse communiste. Membre du comité national de la JC à sa constitution.

 

-1961 : Membre du secrétariat national, ensuite secrétaire général et permanent.

 

-1964 : tu fus élu conseiller communal à Tilleur.

 

-1966 : Membre du comité central du PCB

 

-1967 : Administrateur du journal quotidien du PC, le Drapeau Rouge.

 

-Membre de la section enseignement de la fédération Liégeoise du PC.

 

-Domicilié à Aywaille, tu es très vite coopté au comité fédéral d’Ourthe-Amblève pour en devenir le secrétaire politique en mars 1975.

 

-1978 : tu es élu conseiller provincial du district de Fléron. Le prochain conseil provincial du jeudi 26 avril à 15h, te rendra hommage.

 

-En 1983 tu es élu conseiller communal à Aywaille.

 

-Sans oublier que tu fus un des fondateurs du cercle d’étude « Marx-Engels » à l’ULG en 1956.

 

-Pendant la grande grève 60-61, militaire caserné à Saive, tu avais très vite pris des contacts avec l’organisation syndicale des cheminots, ce qui te valus une garde à vue à la caserne jusqu’à la fin de la grève.

 

-Ton rôle ne fut pas négligeable dans les différents secteurs de l’organisation syndicale FGTB.

 

-Membre du Comité régional de l’UBDP, tu fus de tous les combats en faveur de la paix. Membre de l’exécutif du comité national de la marche Antiatomique de 1962 à 1967.

 

Ton militantisme t’attira d’ailleurs quelques condamnations pour affichages et chaulages soi-disant illégaux tant au cours des campagnes électorales du PC que lors de la campagne du MPW. Tu fus un des fondateurs des jeunes MPW à liège en 1962.

 

Sans oublier en 1956, alors que tu étais étudiant, les quelques jours d’exclusions à l’athénée de Chênée pour avoir organisé une pétition contre les 24 mois de service militaire.

 

Marié en 1958, tu quittes l’ULG sans diplôme, tu travailles dans le bâtiment jusqu’en 1960.

 

Tu reprends tes études à l’ULG, d’octobre 1968 à juillet 1971 ou tu obtiens ta licence en science économique. Pendant cette période, afin de subvenir à tes besoins, tu exerceras quelques métiers (veilleur de nuit, ouvrier…).

 

Entré dans l’enseignement en 1971, tes compétences dans ta profession seront maintes fois soulignées par tout un chacun.

 

Les chemins de l’humanité sont parsemés d’embûches et de difficultés. Roger Dorsimond était de ceux que les difficultés et embûches ne rebutaient pas et pour qui l’espoir l’emportait toujours sur la résignation. Il en va de même aujourd’hui, l’impérialisme et ses valets de l’OTAN, font à nouveau peser le danger d’une troisième guerre mondiale.

 

Je m’excuse si j’ai omis d’autres faits importants qui ont parsemé et marqué la vie de Roger.

 

Nous sommes tristes, profondément tristes, à la pensée que nous n’aurons plus l’occasion de voir et d’entendre Roger. En mon nom, au nom de tous les communistes, je veux dire à sa famille, à ses proches, combien nous lui restons reconnaissants pour la qualité de son engagement et pour une certaine idée de l’action politique qu’il a incarné de façon exemplaire.

 

En cette belle journée de printemps, tu nous quittes en nous laissant à toutes et tous, un souvenir que nous garderons précieusement.

 

Marcel Bergen

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