Vive les travailleurs, avec ou sans emploi ! Vive le premier mai !
Camarades !... En ce jour de la fête des travailleurs..., avec ou sans-emploi, je vous adresse le salut de la Fédération liégeoise du Parti Communiste.
Camarades,... Si je devais énumérer toutes les injustices commises contre les travailleurs,
contre les femmes, contre les hommes, et même contre les enfants, ici et dans le monde...
Si je devais dénombrer les restructurations, délocalisations, fermetures et licenciements, ici et dans le monde...
Si je devais énumérer toutes les attaques contre nos droits et nos conquêtes sociales, ici et dans le monde...
Si je devais me faire l'écho de nos colères face au démaillage du tissu social et à la destruction de l'environnement, ici et dans le monde...
Mon discours serait déprimant et très ennuyeux. Et il serait long, très long, interminable et je serai encore là, le 1er mai de l'année prochaine et sans doute..., le 1er mai de l'année suivante !
Les politiques d'austérité succèdent aux politiques d'austérité, les crises succèdent aux crises et nos gouvernants..., courageux..., réalistes..., vertueux..., nous affirment, la main sur le cœur, qu'ils n'ont pas le choix, que la concurrence est rude, que la conjoncture est mauvaise et que c'est pour notre bien qu'ils nous pressent comme des citrons !
Malgré la montée en puissance des inégalités, de l'oppression, de la misère, ils nous engagent à leur faire confiance, à redoubler d'effort...
Ils sollicitent notre silence et nous invitent à détourner le regard pendant qu'1% amasse des fortunes sur le dos des 99% restants.
Enfin, derrière leurs lunettes cerclées d'argent, le sourire aux lèvres,
ils nous prédisent le bout du tunnel.
Camarades, ne croyons pas ses mensonges ? Le moment est crucial : résistons !
Camarades, leur culot est ahurissant !
Face au déclin généralisé, ils refusent leurs responsabilités et accusent les sans-papiers, les précaires, les chômeurs, les allocataires sociaux... et les travailleurs en lutte !
Avec la complicité des médias, ils nous désignent comme les responsables de la crise : vivant au-dessus de nos moyens, nous aurions trop profité, d'un système trop généreux ! ...
En quelques heures à peine, les gouvernants débloquent des milliards d'argent public pour sauver des banques véreuses, alors qu'en de nombreuses semaines, d'interminables mois..., à discuter..., à tergiverser... et à mentir, ces mêmes gouvernants se montrent incapables du moindre petit signe de courage politique.
Ils refusent de légiférer et d'investir le moindre centime pour éviter un marasme social et économique, tout en nous donnant leur parole qu'ils tenteront l'impossible pour sauver l'outil, pour sauver l'emploi, pour sauver le pouvoir d'achat, pour sauver la sécurité sociale, pour sauver la Wallonie...
Travailler plus pour gagner moins... Gagner moins mais acheter plus !
C'est sûr, camarades... on nous prend pour des imbéciles !
Quand on nous bourre le crâne avec le culte de la réussite...
Quand on nous vante les mérites de la société capitaliste, qu'on nous assure que c'est le seul système rationnel, intelligent et viable et que lui seul est facteur de progrès...
Ici, encore, camarades, on insulte notre intelligence, notre force, notre courage !
Quand on nous impose des guerres lointaines au nom de la bonne parole démocratique et humanitaire, qu'on nie tout intérêt post-colonial, toutes visées économiques et hégémoniques...
Oui ! On nous prend vraiment pour des idiots !
Aujourd'hui, je les devine, tous ces habiles discoureurs, tous ces zélés serviteurs de la haute finance.
Je les vois parler haut et fort, au kiosque d'Avroy, à Charleroi, à Mons, et même à Jodoigne...
Je les entends parler de redressement, de situation difficile mais pas désespérée, de leur solidarité et de leur engagement avec les travailleurs...
Mais quand ils auront fini de parler, de s'indigner, de prédire, de promettre... que feront-ils ?
Ils retourneront jouer dans leurs cercles : Commission Européenne, FMI, OMC, OTAN, G8, G20... etc.
Cercles où ils échafaudent de nouveaux plans, comme pour la Grèce, Chypre, le Portugal, l'Espagne..., la Libye..., le Mali..., etc.
Où ils cuisinent de grands plats de projets fumeux comme le Grand Marché Transatlantique, l'Union pour la Méditerranée, etc., etc.
Refusons leur fatalité !
Souvenons-nous des combats de nos grand-mères, de nos grand-pères, qui à force de résistance et de lutte contre les puissances de l'argent et leurs chiens de garde armés, souvent au péril de leur vie, ont su rester solidaires et ont obtenu : le suffrage universel, le droit au travail, le droit à l'éducation, à la sécurité sociale...
Souvenons-nous qu'en bravant les interdits et la violence de la répression, nos anciens ont su créer des mutuelles, des syndicats, et se constituer en force politique...
Qu'ils ont su conquérir de haute lutte, tous les acquis sociaux qu'on voudrait nous reprendre.
Non, camarades, en mémoire de nos mères et de nos pères, et pour nos enfants, nous n'avons pas le droit de laisser tomber les bras, nous ne pouvons pas nous laisser faire.
Reprenons le flambeau de la lutte, nous avons raison d'être en colère !
L'ennemi est là, qui frappe sans relâche et de tous les côtés.
Sont revenus les temps de l'action, de la désobéissance et des mobilisations!
Plus que jamais ensemble nous devons construire ensemble de nouvelles solidarités !...
Solidarité avec les travailleurs d'Arcelor Mittal et tous les travailleurs !
Solidarité avec les chômeurs, les sans-papiers et tous les exclus !
Trouvons ensemble les forces pour penser et agir contre le capitalisme qui parasite nos corps, nos vies et nos rêves !
Taxons les riches ! Réapproprions nous nos outils. Expérimentons de nouvelles pratiques ! Créons des coopératives et des associations d'entraides !
Protégeons, aménageons, embellissons notre environnement, nos espaces publics, nos espaces de travail.
Ensemble, camarades, réalisons nos rêves ! Construisons un avenir de progrès social, de dignité, d'équité, de partage, et de générosité !
Vive les travailleurs, avec ou sans emploi !
Vive le premier mai !
Merci.
Discours prononcé le 1er mai 2013, place St-Paul, au nom de la Fédération liégeoise du PC, par Denis Hannay