Les fascistes paradent sans complexe en Estonie.

Publié dans Gauche Unie Européenne

Chers Camarades,

 
Le 3 août,  j’ai pris part, au nom de la GUE à un piquet antifasciste à Sinimae, en Estonie, organisé par l’organisation internationale «Un monde sans nazisme» ainsi que d’autres mouvements antifascistes et activistes d’Estonie.

 

La protestation était organisée contre le rassemblement annuel des vétérans des «Waffen SS» d’Estonie et d’autres pays européens avec des activistes néo-nazis de toute l’Europe. L’emplacement d’un tel rassemblement n’a pas été choisi arbitrairement, il y a 67 ans, en 1944, Sinimae a été le champ de bataille du combat entre les forces alliées à Hitler et l’armée soviétique, plus de 100.000 personnes moururent de part et d’autre.

Chaque année, l’organisation des vétérans de l’ancienne 20 ème division militaire SS d’Estonie avec une autre NGO d’Estonie «L’Union des combattants pour la Liberté» aidée financièrement par les autorités estoniennes (Ministère de la défense) organise cet évènement et honore les vétérans SS, les présentant comme des héros et des combattants de la liberté.

 

Sinimae se situe à environ 200 km au NE de Tallinn, allant là avec nos camarades de la Gauche estonienne pour prendre part à une contre-manifestation, j’ai décidé de visiter et d’observer de la GE et membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, le rassemblement des fascistes de manière à voir par moi-même la façon dont se sont organisés, les participants, les autorités locales et nationales, d’écouter leurs discours, etc. L’évènement fasciste se tenait au sommet d’une colline à 500 m du piquet antifasciste.

 

 

 Malheureusement, personne parmi les organisateurs de la protestation antifasciste, à part moi, ne put entrer dans la place. C’était sécurisé par une police spéciale et une compagnie de sécurité privée. J’ai vraiment été choqué de voir que non seulement les vétérans SS estoniens étaient présents à ce meeting, mais aussi certains de Belgique, d’Allemagne, des Pays-Bas et de Lettonie, certains d’entre eux portaient un uniforme,des symboles nazis, et les drapeaux de leurs divisions et légions.

 

Même si le premier Ministre d’Estonie, Andrus Ansip, a déclaré que les autorités officielles du pays ne prendraient pas part à l’évènement, certains anciens et actuels membres du Parlement des partis au pouvoir étaient présents, l’un d’entre eux promettant dans son discours public au nom du ministre de la Défense, Mr. Mart Laar, que jusqu’à l’année prochaine ces vétérans garderont le statut officiel de «combattants de la liberté».

 

Les organisateurs du piquet antifasciste ont rencontré de sérieux problèmes avec les autorités estoniennes et les forces de police de sécurité. Certains organisateurs furent retenus pendant plus d’une heure pendant qu’ils essayaient d’aller à Sinimae, le car avec les mégaphones et l’amplification sonore fut arrêté par la police, le leader de l’Union antifasciste de Finlande, Johan Bäckman, qui était venu à Tallinn par ferry-boat se vit refuser d’entrer dans le pays et obliger de retourner en Finlande par la police estonienne. Ce n’est pas la première fois qu’un activiste et citoyen finlandais est interdit d’entrer en Estonie qui est aussi un état membre de l’Union européenne.

 

Malheureusement, seuls les médias estoniens et russes étaient présents aux deux évènements. Il y a eu un grand nombre de nouvelles de Sinimae ce jour-là, rapportées par des agences de presse (principalement russes) et des reportages TV, radio et internet, aussi en anglais (voir liens ci-dessous) 

 

http://rt.com/news/estonia-nazis-veteran-extremism/

 

http://rt.com/news/ss-division-celebration-activists/

 

http://www.km.ru/v-mire/2011/07/31/istoriya-velikoi-otech...

 

Les citoyens européens ne sont pas encore au courant de la glorification des criminels néonazis dans un des états membres de l’UE et du fait que de tels rassemblements sont autorisés et aidés financièrement par le ministère estonien de la Défense. Etant un membre parlementaire  du Conseil de l’Europe, j’ai l’intention d’informer aussi le leadership du PACE, les membres du groupe de la Gauche Unie de l’Assemblée et joindre une pièce de la motion de l’Assemblée pour condamner la tolérance et l’aide des autorités estoniennes aux actuels mouvements néofascistes et leurs activités.

 

Je voudrais aussi proposer via le groupe GUE/NGL du Parlement européen de diffuser cette information et de demander officiellement la condamnation de ces évènements au nom du Parlement européen et du leadership de l’UE.

 

Je vous souhaite le meilleur qui soit.

 

Grigore Petrenco de la Gauche européenne (traduction: Jean – PCWB)

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