Commémoration de l'assassinat de Julien Lahaut à Seraing

Publié dans Belgique

Discours au nom du Comité Central, prononcé par le Camarade Vincent Mathieu

Au nom du Parti Communiste de Belgique et de tous les présents ici, sympathisants, motivés à continuer l’œuvre de Julien Lahaut, ou intéressés dans la figure de Lahaut, soyez les bienvenus.

In naam van de Communistische Partij en van alle aanwezigen hier, sympathisanten, gemotiveerden om het werk van Julien Lahaut verder te zetten, of geïnteresseerden in de figuur van Julien Lahaut, welkom iedereen.

Cette année, il y a 75 ans qu’en pleine guerre froide Julien Lahaut  disparaissait, assassiné par la  réaction terrorisée par le prestige de la victoire de l’URSS contre le nazisme. L’influence de cette victoire allait créer un rapport de force qui allait fonder  la sécurité sociale, et entrainer une considérable amélioration du bien-être de la population.

Ce rapport de force était indissociable de l’action des communistes qui avait été initiée par Joseph Jacquemotte, Julien Lahaut et tant d’autres militants connus ou anonymes. Authentique fils du peuple ouvrier de Liège, Julien Lahaut incarnait les valeurs du mouvement ouvrier, qu’il associait à une éloquence et une conscience politique sans pareil, acquise dans sa vie de militant et de survivant des deux guerres mondiales.    

Né 6 septembre 1884 à Seraing et mort assassiné le 18 août 1950 à Seraing, il était  membre et dirigeant du Parti communiste de Belgique et syndicaliste belgemilitant et antifasciste.

En 1923, il s’affilie au Parti communiste de Belgique. Par la suite, il organise de nombreuses grèves, notamment la grève des mineurs de 1932 où il est arrêté et mis en prison mais rapidement relâché grâce à son élection au Parlement belge. Il est aussi un antifasciste affirmé qui s’oppose dès 1924 à la montée des mouvements nationalistes partout en Europe. À partir de 1930, Joseph Jacquemotte et Julien Lahaut forment un tandem au sein du PCB jusqu’à ce que ce dernier accède au secrétariat du PCB en 1935. Après la mort de Jacquemotte, il apparaît comme leader du  Parti Communiste de Belgique  au congrès du parti de 1936. Il représente le PCB  dans la Troisième Internationale. En 1936 éclate en Espagne la guerre civile du gouvernement de Front populaire (communistes, socialistes et républicains) contre le général putschiste Franco, soutenu militairement par l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste. De nombreux communistes belges ont rejoint les Brigades internationales en Espagne et y ont même dirigé des brigades.  De ces expériences, en 1940 lors de l’occupation nazie de la Belgique, ils en profitent pour organiser les premiers actes de résistance. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Parti Communiste de Belgique  a dirigé la résistance armée en Belgique contre l’occupation nazie, ce qui lui a donné une énorme autorité après la guerre. Pendant l’occupation nazie de la Belgique, en mai 1941, Julien Lahaut  a mené la grève de 100 000 travailleurs contre l’occupation, bloquant la production d’armes pour l’armée nazie. Arrêté, il est déporté à Neuengamme puis à Mauthausen.

Après  la guerre, le parti a mené les grèves contre le retour du roi Léopold III, qui avait dîné avec Hitler, capitulé, puis s’était enfui en Autriche.  Après la guerre Julien Lahaut était élu député au parlement. Il est réputé pour avoir crié, quand  le futur roi Baudouin prêta serment en tant que Prince Royal, le 17 juillet 1950, au parlement belge, avec d'autres élus communistes, « Vive la république ! » Pour cette raison, il est abattu à la porte d’entrée de sa maison le 18 août 1950  par des anticommunistes. 

Depuis son premier congrès en 1921, jusqu’au 37e congrès en 2023, le Parti Communiste de Belgique poursuit et poursuivra  la ligne de Julien Lahaut. Vive Julien Lahaut !

 

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