Programme électoral du Parti Communiste de Belgique tiré du 36e congrès

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Le Parti Communiste de Belgique sera présent au niveau fédéral et régional lors des élections législatives et régionales du 26 mai avec un programme de renforcement des luttes pour le socialisme et l’appropriation par la classe ouvrière des grands moyens de production et d’échange. Le programme électoral est essentiellement basé sur des résolutions adoptées par le 36e congrès tenu le 30 juin 2018, les 30 mars et 27 avril 2019.

Nos candidats.

En Province de Liège et dans le Luxembourg, comme au scrutin communal de novembre 2018, la fédération de Liège a maintenu un accord électoral avec le Parti du Travail de Belgique (PTB). Ses candidats sont donc présents sur la liste 12 : Julien Hannotte, secrétaire politique du Parti, 3e suppléant à la chambre et en province du Luxembourg, Peter Maaswinkel est 1e suppléant au parlement fédéral. Pour les élections régionales, Marc Denonville est 3e effectif au parlement wallon dans l’arrondissement de Huy-Waremme. Dans les arrondissements de Verviers et Liège, ce sont Henri Bartholoméus (5e suppléant) et Fernande Servais, conseillère communale à Seraing (7e effective) qui représentent le Parti Communiste de Belgique.

Dans la circonscription régionale du centre, Marcel Couteau, ancien député du PCB et ex-bourgmestre du Roeulx est dernier suppléant sur les listes du PTB.

Le PCB se présente aussi sur des listes propres dans d'autres régions. Au Hainaut, la liste 22, pour le Parlement fédéral, sera emmenée par René Andersen, Secrétaire politique de la fédération de Charleroi et membre du Comité Central. Le PCB aura également une liste dans la circonscription régionale de Charleroi-Thuin.

Le PCB ne présente aucun candidat à l'Europe. Il fait toutefois campagne pour une Europe des Peuples, une Europe socialiste, dans la ligne de l’appel de l’initiative européenne des Partis Communistes et Ouvriers (disponible sur le site). En effet, confirmant le caractère non-réformable de l’UE (qui avait justifié le départ du PGE), le PCB estime que le retour à un État national bourgeois n’est pas non plus souhaitable, définissant ainsi la seule perspective possible : la lutte pour le socialisme.

Quel programme?

L'aggravation de la crise est une des caractéristiques de ces dernières années. Notre dernier congrès a réfléchi de façon responsable et approfondie sur cette question et constitue la base d'un programme électoral en phase avec les besoins actuels. Concernant la multiplication des plans de restructurations, la liquidation de l’emploi ( Proximus, NMLK…), les communistes soutiennent les revendications élaborées et exprimées par les ouvriers : la réduction collective du temps de travail ( à 30h/sem avec maintien du salaire et embauche compensatoire), l’abrogation de la Loi Peeters sur le travail « faisable et maniable », le refus des délocalisations ou encore le retrait de la loi de 96 sur la compétitivité des salaires...

A une époque où l'emploi devient précaire, il faut stopper la régression sociale. C'est dans ce but que les communistes réclament un blocage des prix et défendent les demandes syndicales d’augmentation du salaire minimum à 14 euros/h ainsi qu'une pension (à 60 ans) d'un montant minimum de 1500 euros. Le logement est évidemment une préoccupation majeure. A ce sujet, les communistes réclament le blocage des loyers, une mesure allant vers une nécessaire baisse de ceux-ci. Ils réclament aussi l'augmentation du nombre de logements sociaux (30% du parc immobilier dans les zones urbaines) et une aide au logement pour les plus démunis. Afin de faciliter ces mesures, il nous semble indispensable d'imposer les revenus des loyers et de mettre sur pied une banque publique pour financer le logement social.

Nous nous inscrivons évidemment dans la lutte pour la défense des services publics, seul moyen de rendre à chacun ses droits à la santé, la justice, l'enseignement...Par exemple, défense et promotion d’une école publique, laïque et démocratique, pour un enseignement totalement gratuit (primaires, secondaires, supérieurs et écoles de promotion sociale).

Pour réaliser ces avancées, il est indispensable de changer le système d'imposition : établir un cadastre des grandes fortunes, supprimer les intérêts notionnels, l'optimisation fiscale...

Sur le plan international, les communistes s'opposent aux guerres impérialistes, exigent la sortie de l’Otan et aident à reconstruire la solidarité internationale (fermeture des centres fermés entre autres).

Pour mieux vous informer, vous pouvez retrouver le programme complet du PCB ici plus bas :

Programme électoral du Parti Communiste de Belgique tiré du 36e congrès

 

Sans se faire d’illusions sur les élections dans la démocratie bourgeoise, le Parti Communiste a élaboré un programme basé sur les revendications ouvrières immédiates, pour organiser le renforcement des luttes en pointant la nécessité de lutter pour le socialisme.

Social et économie

 

Ø  réduction collective du temps de travail à 30h/semaine sans perte de salaire (par le payement des congés/heures) et avec embauche compensatoire ;

Ø  Suppression du statut du cohabitant, individualisation des droits sociaux.

Ø  Suppression de toutes les mesures contre les chômeurs (disponibilité, dégressivité, stages d’insertion, limitations dans le temps etc.).

Ø  Suppression du service communautaire (CPAS-FOREM).

Ø  Allocations de chômage au dessus-du seuil de pauvreté, a 65 % du dernier salaire.

Ø  imposition au minimum de normes sociales strictes aux emplois précaires comme Deliveroo/Uber, et l’interdiction de l'extension du statut d'indépendant aux salariés et des contrats zéro heure ;

Ø  refus de la mise en concurrence entre les femmes, les travailleurs immigrés, les détachés et les locaux. À travail égal, salaire égal et protection sociale égale ;

Ø  refus des délocalisations ;

Ø  abrogation de la loi de 1996 sur la compétitivité et le blocage des salaires, qui débouche sur des bradages de pans entiers de la sécu (soi-disant « charges patronales » mais en fait « salaires différés ») et de la mise en concurrence de l’ensemble des travailleurs et des allocataires sociaux ;

Ø  abrogation de la loi Peeters, sur la flexibilisation et l’annualisation du temps de travail ;

Ø  augmentation des minima sociaux et le salaire minimum à 14 euros/heure

Ø  La transformation des heures supplémentaires en récupération obligatoire.

Ø  Suppression des manipulations de l’index et du blocage des salaires.

Ø  blocage des prix avec contrôle strict.

Ø  TVA à zéro % pour les produits de première nécessité (énergie, eau, gaz, nourriture de base).

Ø  Mise en place d’une politique de création d’emplois publics.

Ø  Protection du statut du fonctionnaire

Ø  Pension à 60 ans avec 85 % du dernier revenu moyen et à 1500 euros net au minimum.

Ø  Maintien et développement des services publics

Ø  Pas d’embauche de sous-contrats dans les services publics.

Ø  La représentation syndicale doit être présente dans toutes les entreprises ;

Ø  Suppression du service minimum qui constitue une étape supplémentaire vers la remise en cause totale du droit de grève ;

Ø  Exige la fin de l'intervention du pouvoir judiciaire dans les conflits du travail

Ø  Nationalisation des secteurs clefs de l’économie (énergie, banques, industrie lourde, etc.).

Ø  Monopole public de la poste.

Ø  Sortie de l’IVG du code pénal

Ø  Garder la sécurité sociale fédérale

Ø  Elargir le champ des cotisations sociales

Ø  Mettre fin à la politique de réduction « des charges » sociales qui sont un salaire différé.

Ø  Toutes les allocations sociales doivent être au-dessus du seuil de pauvreté.

Ø  Le PCB est pour une santé entièrement gratuite. Tiers-payant généralisé pour les prestations des médecins (avec contrôle des barèmes), pour les opérations chirurgicales, pour les prothèses, pour les contraceptifs, les protections intimes etc.

Ø  Donner des moyens pour sortir des institutions les personnes handicapées pour les aider à reconquérir le contrôle de leur vie comme des citoyens à part entière.

Ø  A contrario, donner des moyens pour héberger et accueillir en suffisance les personnes handicapées en grande dépendance (par ex. les autistes profonds).

Ø  Augmenter les allocations des handicapés pour leurs besoins spécifiques pour leurs soins.

 Logement

 

Ø  Blocage des loyers, une mesure contraignante qui doit être accompagnée de contrôle et est nécessaire pour faire baisser les loyers.

Ø  Imposition des revenus des loyers.

Ø  Interdiction de la spéculation immobilière par les gros promoteurs.

Ø  Réquisition sans indemnisation des logements privés à l’état d’abandon. Réhabilitation des bâtiments et mise en location à bas prix pour les allocataires sociaux et les bas salaires.

Ø  Pousser à 30% du parc immobilier, les logements sociaux dans les zones urbaines.

Ø  L’aide au logement pour les plus démunis.

Ø  Création d’une banque publique pour financer le logement social.

Ø  Création d’un organisme public de construction pour « casser » le monopole des promoteurs immobiliers et permettre l’abaissement des loyers et des charges.

Ø  Création d’une agence fédérale foncière et décentralisée au niveau des régions pour lutter contre la spéculation du sol par une maîtrise publique et des baux de très longue durée (emphytéotiques).

Ø  Création d’outils publics pour mettre en œuvre le droit au logement avec une gestion démocratisée, une représentation renforcée des élus locaux, des travailleurs, des associations et des usagers.

Pour la défense et promotion d’un enseignement public, laïque et démocratique

 

Ø  La réalisation d’un seul réseau d’enseignement public au niveau national dans sa gestion organisationnelle et financière

Ø  Rétablissement de l’intervention des dépenses publiques pour l’enseignement à hauteur de 7% du PIB national et par an dans le budget

Ø  La gratuité totale de l’enseignement pour les niveaux primaires et secondaires ainsi que pour le supérieur (université et hautes écoles) et les écoles de promotion sociale.

Ø  L’instauration d’un « tronc commun » général et polytechnique jusqu’à 16 ans pour tous les étudiants du secondaire. 

Ø  La création de normes d’encadrement plus favorables aussi bien dans le primaire que dans le secondaire en permettant un dédoublement de classe plus rapide. Pour avoir un enseignement de qualité pour l’ensemble des élèves et étudiants, un maximum de 15 élèves par classe ne devrait pas être dépassé.

Ø  Le développement, la promotion et la valorisation d’un enseignement professionnel et technique de qualité. Création de ponts vers des études supérieures pour les étudiants les plus avancés.

Ø  La création d’une coopérative d’achat, de prêt et de vente de matériel, livres, fascicules et documents scolaires au niveau de la commune pour le primaire et dans chaque école pour le secondaire.

Ø  La revalorisation de la profession pour permettre le recrutement de nouveaux enseignants statutaires jeunes et motivés.

Ø  Les fonctions partielles, d’écoles à écoles, doivent être strictement encadrées, limitées.

Ø  Le maintien de possibilités de départ du personnel enseignant à partir de 55 ans et ce dans de bonnes conditions salariales.

Ø  Pour réaliser toutes ces revendications un refinancement conséquent de l’enseignement est une impérieuse nécessité. Ce refinancement est possible en dégageant l’argent nécessaire par un impôt sur les grandes fortunes et sur les bénéfices des sociétés ainsi que par une lutte réelle et efficace contre la fraude fiscale.

Fiscalité

 

Ø  Globalisation des revenus.

Ø  Cadastre et impôt sur la fortune

Ø  Taxe sur le patrimoine qui dépasse le million d’euros (hors habitation familiale moyenne).

Ø  Suppression des intérêts notionnels

Ø  Suppression des niches fiscales (l’ingénierie fiscale) et responsabilisation personnelle des acteurs aidant à la fraude.

Ø  Interdiction des « off shore » et équivalents.

Ø  Annulation des impôts sous 20.000€ de revenus bruts

Ø  Restauration des anciennes tranches supérieures d’impôts

Ø  Renforcement de l’Inspection Spéciale des Impôts.

Ø  Criminalisation de la grande fraude fiscale (un fraudeur est un incivique car il prive la collectivité de moyens de fonctionner)

Mobilité

 

Ø  Fusion de la SNCB et d’Infrabel

Ø  Réouverture des petites lignes de train – désenclavement des régions rurales.

Ø  Fusion et nationalisation des TEC, De Lijn, Stib. Pas de coupures entre réseaux.

Ø  Un seul tarif dans les transports publics et gratuité pour les étudiants, les chômeurs, les pensionnés, les SDF...

Ø  Nationalisation des aéroports régionaux

Ø  Nationalisation de skeyes (contrôle aérien)

Ø  Grand plan de développement des transports publics, de qualité, nombreux et accessibles pour la majorité de la population.

Ø  Stop au tout camions – développement des tri-logiports

Ø  Encadrement et limitation des Hubs aériens.

 

International

 

Ø  Sortie de l’OTAN

Ø  OTAN hors de Belgique

Ø  Soutien de la Belgique pour un seul État palestinien démocratique laïc et progressiste. Etablissement de relations économiques bilatérales avec les régions.

Ø  Retrait des militaires des interventions impérialistes et néocoloniales

Ø  Ni retour à l’État national bourgeois, ni UE du capital (sortie par la gauche en promouvant le socialisme).

Ø  Dénonciation des traités européens (TSCG, directive service, etc…)

Ø  Refus des traités de libre-échange du type CETA, TTIP et apparentés

Ø  Reconstruire la solidarité internationale : fermeture des centres fermés et régularisation des sans-papiers.

Ø  Réelle aide au développement avec des accord bilatéraux, égalitaires.

Agriculture

 

Ø  Refus de la suppression des quotas dans la filière sucrière

Ø  Refus de l’exportation de produits subsidiés vers le 1/3 monde, qui ruine les paysans et détruit la diversité des cultures.

Ø  Contrôle strict de l’agro-business et des grandes chaînes d’alimentation

Ø  Limitation et contrôle strict des additifs dans l’alimentation.

Ø  Interdiction des « manipulations » des produits pour augmenter le poids (donc le prix) ou tricher sur le volume (imposition d’une norme pour les flacons).

 

Institutionnel

 

Ø  Refus du confédéralisme, pour l’unité des travailleurs

Ø  Abolition de la monarchie, pour une république socialiste

Ø  Suppression de la frontière linguistique

Ø  Maintien de l'économie, des finances, de la sécurité sociale, de la santé, du commerce extérieur et des affaires étrangères les services publics dont l'enseignement, le transport et la défense soient des compétences de l'État central

Ø  apprentissage sérieux et obligatoire des deux langues nationales principales (l’Allemand et l’Anglais en optionnel) à l’école dès la maternelle, avec stages dans les autres régions.

Ø  bilinguisme dans les services fédéraux (chemin de fer, police, armée, santé, protection civile etc.)  et trilinguisme dans la région germanophone.

 

 

Nucléaire

 

Ø  le respect du calendrier fixant la sortie du nucléaire en 2025, la fermeture immédiate des deux réacteurs les plus dangereux, Tihange 2 et Doel 3, et le démantèlement rapide de tous les autres réacteurs nucléaires

Ø  Mise en place impérative et urgente d’une politique énergétique globale afin de suppléer à l’arrêt du nucléaire.

Ø  toutes les mesures doivent être prises pour assurer le reclassement du personnel des centrales ;

Ø  démantèlement de la base de Kleine Brogel et des bombes atomiques qui y sont entreposées


 

 

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