Le drapeau du mayeur de Roux de retour à Buchenwald

Publié dans La fédération de Charleroi

Ce drapeau est revenu à Buchenwald, 67 ans après la Libération. Il avait été confectionné sur place, par des déportés. Au péril de leur vie. Parmi ces derniers, Henri Glineur, qui fut bourgmestre de Roux.

Henri Glineur fut déporté à Buchenwald. Le drapeau qu’il y a confectionné y est revenu, pour la première fois.

Michel Descamps travaille au service Jeunesse de la Province de Hainaut. Le week-end dernier, il a profité du voyage à Buchenwald d’une délégation d’étudiants belges, partis de Ciney, pour faire l’événement dans l’ancien camp de concentration allemand. Lors d’une cérémonie commémorative, il a déployé un drapeau confectionné durant sa captivité par Henri Glineur, militant communiste et ancien bourgmestre de Roux .

M. Glineur, avec d’autres détenus, a fabriqué au péril de sa vie un drapeau belge, avec des morceaux de tissus volés. Lui et ses acolytes auraient été exécutés si on les avait trouvés en possession de cet objet. À la libération du camp, Henri Glineur a levé ces couleurs pour accueillir l’armée américaine. Puis le drapeau est passé de mains en mains, au fil du temps. La fille de l’ancien mayeur a fini par l’offrir à l’employé de la Province, voyant la passion de ce dernier pour l’histoire et son attachement au souvenir. Michel Descamps organise en effet régulièrement des expositions pour sensibiliser les jeunes, elles sont passées par Charleroi, Rance etc.

Voilà comment, il y a quelques jours, le nouveau propriétaire du drapeau l’a déployé solennellement, 67 ans après la Libération. Un moment très fort et très rare, répercuté par la presse de ce coin d’ancienne Allemagne de l’Est (région de Weimar).

Une pièce rare

Remarque de Michel Descamps, à propos de ce symbole : « Certains hommes politiques veulent la fin de la Belgique. Alors qu’il y a quelques dizaines d’années, des déportés risquaient leur vie, simplement pour leur patriotisme ». L’employé provincial possède le drapeau à titre personnel : « Si un jour je change d’employeur, je pourrai continuer à le mettre en valeur. Ce drapeau est une pièce rare. On est sûr de son authenticité. Quand j’ai été le chercher, il était accompagné d’une photo et d’une légende, qui évoquent sa restitution 30 ans après la fin de la guerre à Henri Glineur par un officier de liaison de l’armée américaine. Officier qui l’avait lui-même reçu des mains d’Henri Glineur, à la libération du camp de Buchenwald ».

Extrait de l'Avenir Emmanuel WILPUTTE
 

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